lundi 6 octobre 2008

"The game is over"...



… C’est là l’expression la plus souvent utilisée dans la presse (notamment anglo saxonne) relativement aux évènements de ces derniers jours qui ont agité la planète financière.

En quelques jours, une grande banque d’affaire américaine vieille de 150 ans aura coulé tel une vulgaire start up. Une autre aura été racheté pour une bouchée de pain dans le cadre d’un sauvetage arrangé. Le plus grand assureur au monde se trouve lui aussi, sous perfusion.

Une curieuse impression s’installe : celle, douloureuse pour les uns, délicieuse pour d’autres, d’une fin de règne. Plus précisément d’un passage de témoin entre l’empire financier américain incarné par les grandes banques d’affaires orgueilleuses, au profit d’un nouveau système, non moins capitaliste, mais plus multipolaire. Un nouveau centre semble vouloir apparaitre, autour d’un nouveau cœur, l’axe arabo asiatique. Celui-ci part de HongKong pour rallier Singapour, relie Shangai à Kuala Lumpur, croise Bangalore et vient finir sa course dans le golfe persique, entre Dubai, Doha , Manama et Abou Dabi.

Paradoxalement, le génie de ce nouveau cœur aura été de … sauver l’ancien, afin de mieux affirmer sa supériorité présentement et pour les décennies à venir, tel un sauveteur tenant la tête hors de l’eau à un ivrogne tombé dans un canal à l’issue d’une soirée trop arrosée. Le sort des Etats-Unis et dans une moindre mesure de leurs alliés européens, dépend maintenant du bon vouloir de leur banquier : les pays arabo asiatiques qui détiennent une bonne partie des 9600 milliards de dollars de dette américaine. L’homme sage ne dit-il pas que que « l’emprunteur est serviteur de l’homme qui prête* » ?

Certes, cette situation n’est pas nouvelle en soi. La richesse des pays riches a toujours été importée et la finance est au cœur même du capitalisme. La différence réside cependant dans la volonté nouvellement affichée des pays prêteurs de demander des comptes aux gestionnaires occidentaux. Assez des Merill Lynch, Citigroup et autres JP Morgan qui ont tant couté aux fonds souverains des pays pétroliers. On craignait jusqu’à maintenant que ces pays s’en servent un jour comme bras armé politique, c’est pire : ils exigent un retour sur les investissements consentis.

Monde, crains, voici désormais ton nouveau maitre…

*Proverbes 22 :7

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