dimanche 25 décembre 2005

George Clinton - How Late Do U Have 2BB4UR Absent?


Voici venu le temps des rythmes et du funk…

"How Late Do U Have 2BB4UR Absent?" Un titre qui a lui seul constitue une marque de fabrique. Pour oser un titre aussi abscons il faut au moins s'appeler Prince ou George Clinton. Il est vrai qu'en matière de titres qui tuent, le bonhomme n'en est pas à ses premiers coups : "Give Up The Funk (Tear The Roof Off The Sucker)", "Do Fries Go With That Shake?", "Some of My Best Jokes Are Friends" ou plus plus récemment "T.A.P.O.A.F.O.M. (The Awesome Power Of A Fully Operational Mothership) » constituent quelques autres démonstrations éloquentes du fait que pour Clinton, il n'y a pas que la musique qui se doive d'être funky…

50 ans de carrière, 9 albums sous son propre nom, la paternité d'un genre musical inégalé à ce jour et la fierté (mais aussi le manque à gagner financier) que constitue le fait d'être, avec James Brown peut-être, le musicien le plus samplé de tous les temps. Un CV à faire pâlir, mais aussi à provoquer craintes et interrogations sur l'opportunité de remettre son métier sur l'ouvrage en 2005, soit 10 ans après le dernier album.

Un album surprenant, presque décevant à la première écoute tant on est décontenancé par ce que l'on entend. Les basses bien grasses peinent à venir, la batterie de feu n'est pas forcément au rendez-vous, les solos un peu fadasses… Puis la lumière paraît : « How Long… » ne se veut pas une simple collection de faces B d'albums précédent simplement destinée à satisfaire les afficionados en leur donnant ce qu'ils veulent entendre. Oncle George a toujours le feu sacré et souhaite le faire savoir. C'est ainsi qu'en 2h30 environ, l'auditeur initialement désarçonné est embarqué dans un trip qui va le mener du doo wop des débuts au hip hop d'aujourd'hui. Les anciens sont réembauchés - Bernie Worrell and Cordell "Boogie" Mosson des Parliament - sont à la manœuvre sur quelques morceaux. Quelques nouveaux sont cependant un peu à la peine. Ainsi, parmi tous les guests, c'est sans doute Joi (Lucy Pearl) qui convainc le moins sur "I'll Be Sittin' Here" and "Trust in Yourself". Expérimentations hasardeuses…

Pour le reste, le plaisir y est, la qualité aussi : Prince est excellent sur "Paradigm", quant à "Viagra" (des Funkadelic) c'est un festival de guitares furieuses. On se calme avec une jolie ballade presque sirupeuse que constitue la reprise du tube d'Otis Redding, « More than words can say », thème old school mis en valeur par le talent vocal de Belita Woods, en version live s'il vous plait. Mais la perle de cet album demeure cependant « Goodnight Sweetheart, Goodnight », ou comment poser des effets électroniques sur une base doo wop méchamment old style. Sans doute le meilleur condensé que l'on puisse imaginer entre les orchestrations complexes des Parliament, les intonations rythmiques des Funkadelic, le tout enrobé d'effets électroniques envoûtants. La boucle est bouclée…


Viéneg


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