dimanche 6 mai 2007

Et là, c’est le drame…

Ça sent l’affrontement. Dans les regards, du défi. Dans les tics déjà remarqués de chacun de nos protagonistes préférés, une nervosité palpable. Ségolène R., port plus altier que jamais, verbe haut, élocution lente, syllabes toujours autant détachés (pour avoir la version normale, enregistrer l’émission et appuyer sur la touche “fast forward” de votre magnétoscope…), teint laiteux, machoire carnassière. Nicolas S., quant à lui, tête montée sur ressort, contorsions à 180° (on se dit que cela doit être à force très douloureux, peut-être dans le pire des cas la cause de migraines carabinées, attention…).

C’est parti pour presque trois heures de confrontation bien sûr, de conviction certainement, le tout destiné aux téléspectateurs évidemment mais pas seulement. Il n’a en effet échappé à personne que Ségolène et Nicolas, concurrents ou adversaires d’un jour, ne sont au final que deux être humains aux portes du pouvoir suprême. Voila pourquoi, la tension de l’enjeu aidant, il peut toujours à n’importe quel moment, se produire quelque chose de mémorable. Et le dérapage a eu lieu.

Le climax, THE moment a été celui-ci :

Ségolène Royal : Je connais vos techniques. Dès que vous êtes gêné, vous vous posez en victime.
Nicolas Sarkozy : Avec vous, ce serait une victime consentante !
Ségolène Royal : Tant mieux, au moins, il y a du plaisir.”

Pour emprunter un gimmick chèr à Fabrice Luccini, je dirais que c’est énorme…

Bien au delà de la “France des propriétaires” chère à Sarko ou de la “France des entrepreneurs” qu’a découverte Ségo. Par dessus la volonté de l’un de réduire le coût exorbitant des prothèses dentaires ou des lunettes pour les personnes dépendantes (entre le nucléaire et la les impôts, voilà une belle priorité), ou de l’indignation affichée par l’autre au sujet de la scolarisation des enfants handicapés et de la supposée immoralité politique de son adversaire (reconnaissons qu’il est moins facile de faire pleurer la ménagère au sujet du génocide du Darfour).

Il s’agit ni plus ni moins que du plus grand moment de machisme et de bassesse cathodiques qu’il ait été donné de voir à la télévision depuis longtemps. Le fait que pour la première fois les candidats soient de sexes différents l’a de surcroît rendu possible au cours d’un débat de l’entre deux tours d’une élection présidentielle.

De la valeur catharsystique de débat présidentiel : entre Sarko l’excité et Ségo la maitresse SM, la France n’a qu’à bien se tenir. La saillie pourrait bien ne pas être que verbale…

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