dimanche 25 décembre 2005

COMMON - BE


Common est désormais le leader d'un rap qui se veut « socially conscious ». Le risque étant de faire plus dans la prêche que dans le fun. « Be » n'est « be like ».

Lonnie Rashid Lynn, plus connu un temps sous le nom de Common Sense, maintenant tout simplement Common, revendique dans cet album une fois de plus qu'il est possible de faire son chemin hors des sentiers battus, tout en restant conscient des réalités business de l'industrie dans laquelle il évolue (l'album est tout de même produit par Universal Music.

Soyons clair : Le Common Sense de « Can I borrow a dollar » a vécu, celui de « One day it'll all make sense » n'est plus. Quand à celui d' »Electric Circus », son dernier opus, avec les expérimentations électroniques Psych-Rock-Hop signé Neptunes…

Back to the beat, samples soigneusement sélectionnés, vrais instruments, le tout mis en valeur avec le flow unique du rappeur de Chicago.

L'album est produit par Kanye West, recordman toutes catégories de la rapidité d'atteinte des sommets des charts US, avec l'album « College Dropout ». Quitte à paraître un chouilla iconoclaste, j'attends toujours la claque annoncée et le frisson irrépressible que tout le monde prédisait. Mais bon, je m'éloigne, d'autant que Kanye démontre sur cet album qu'il peut être un très bel écrin autour d'un diamant brut comme Common. Il ne faut juste pas inverser les rôles… Leux deux seuls titres non produits par Kanye West sont l'œuvre de Dilla, aka Jay Dee, l'un des architectes de Slum Village, qui s'était déjà illustré sur « Like Water for Chocolate ».


Croquons dans la galette. Le titre phare est « The Corner », une véritale hymne au Black Arts Movement des 60's, mais aussi une célébration de la rue, du melting pot Est Coast de ces années là, par lesquelles tout a commencé, que le rap se veut avant tout le fruit de ces mouvements de conscientisation, bien avant le bling bling et la pimp attitude incarnés aujoutd'hui par 50 Cent. Quelques références à son travail passé dans « They Say », sur lequel Kanye West et John Legend l'accompagnent. Une belle performance live dans « The Food » enregistré au Dave Chapelle Show à New York.

Common n'est pas un ange, ainsi qu'en témoigne « Go ». « Go and on the count of three / And on the count of three everybody run back to your fantasy ». Ceux qui connaissent l'histoire comprendront. La différence réside cependant dans la manière d'en parler et avec Common, on ne tombe jamais dans le démonstratif hardcore bête et méchant.

« Love Is… » ressucite Anna et Marvin Gaye sur une production de James Poyser. « Testify » constitue quant à lui clairement l'une des plus belles productions de West. Un sample entêtant on ne peut plus 'old soul'.

Dans « Moment of Clarity », Jay-Z rappe « I wanna rhyme like Common Sense/ But I did five mill'/ I ain't been rhyming like Common since' . Il est clair que ce n'est « BE » qui ouvrira à Common les portes de la reconnaissance populaire. Cet album, sans être underground, n'est clairement pas grand public. C'est simplement l'œuvre d'un artiste qui refuse de vendre son âme.

Thanks COMMON for BEing.


Vieneg


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