dimanche 25 décembre 2005

Joshua Redman Elastic Band - MOMENTUM


Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette année 2005 est riche de bonnes surprises. A côté de Marcus Miller, de Meshell Ndegeocello ou d'Erik Truffaz, prévoyez maintenant de la place sur l'étagère (ou dans votre juke boz MP3, puisque bien entendu vous aurez acheté l'original…) pour ce nouvel opus de Joshua Redman entouré de son talentueux combo, Elastic Band.

Quelques interrogations et critiques de base doivent être rapidement pliées : est un album de jazz qui sonne funk ou un album de funk qui sonne jazz ? Les adeptes des discussions de salon entre pseudo initiés apprécieront sans doute…mais ils seront bien les seuls, car ce n'est pas le sujet. La vraie problématique est bien plus simple que cela.

Il suffit de mettre ensemble le sax ténor funk de Redman, d'y associer l'orgue entêtant de Yahel (co fondateur avec Redman du collectif) et vous obtenez « Sweet Nasty ». Satisfait ? alors passez à « Shut your mouth » pour goûter aux harmonies un peu rauques et brut de fonderie adoucies par les effets electro psychédéliques du même Yahel. Nicholas Payton est présent à la trompette pour une reprise funky (eh oui !) d'un bon Led Zep revu et corrigé. Entre temps vous serez passé par "Riverwide" pour apprécier le flow de Sheryl Crow. Ne passez pas à côté de « Put it in your pocket », vous risqueriez de rater le son de ?uestlove des Roots.

Il sera temps de conclure avec Meshell Ndegeocello, enchanteresse sur « Greasy G » accommodant de tout son talent une guitare wah wah de toute beauté.

Le natif de Berkeley a donc parcouru beaucoup de chemin depuis son premier album éponyme sorti en 1993. Il est clair qu' avoir grandi à l'ombre du talent de son paternel, Dewey Redman, qui s'est illustré dans les 70's notamment aux côtés de Coleman ou de Jarrett, ça aide. Forcément. On peut cependant admirer des icônes comme Adeley, Coltrane, Ornette Coleman et ne pas oublier pour autant de vivre avec son temps. Joshua Redman le démontre allégrement. Avec l'assurance quelquefois un peu énervante des gens sûrs de leur talent, il affirme sans ciller ressentir la même émotion dans le hip hop des années 90 que dans le bebop des années 50, placer au même niveau de composition le caractère iconoclaste du groove moderne et le mouvement avant-gardiste qui a marqué le jazz des 60's. Il serait donc possible de marier les célestes envolées de Coltrane avec les terrestres saveurs de Maceo Parker.

Alors, « est un album de jazz qui sonne funk ou un album de funk qui sonne jazz ? "

Cette question est tout simplement sans intérêt. It's simply about groove and funkyness…

Viéneg

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